XXXI CONGRÈS – AIX-en-PROVENCE, France
jeudi 20 – vendredi 21 septembre 2001

A CHACUN SON RESEAU !
… ou notre toile pour apprendre.
J.L. BERNARD, P. REYES
Institut de Formation et de Recherche sur l’Apprentissage de la Médecine (IFRAM), Marseille, France.

L’être humain dispose d’une extraordinaire aptitude à acquérir des compétences nouvelles tout au long de sa vie. Les processus en jeu mobilisent la plupart des aptitudes fonctionnelles du cerveau humain.
Longtemps on a considéré que enseigner c’était transmettre, et apprendre, enregistrer. La transmission par le maître à l’élève d’un savoir organisé, clairement exposé, progressif allant du simple au complexe, illustré d’exemples bien choisis devait conduire l’élève au succès, pour peu que celui veuille bien mémoriser puis restituer. La validité de cette conception est en fait limitée à un nombre restreint de connaissances et seulement dans certaines conditions.
L’approche constructiviste domine aujourd’hui la réflexion pédagogique, avec pour principes essentiels l’affirmation du caractère individuel et actif de tout apprentissage, lequel provoque une modification des représentations du sujet, le centrage de l’enseignement sur l’apprenant, qui est l’acteur de la construction de ses connaissances.
Les conceptions actuelles sur le fonctionnement de la mémoire reposent sur la notion de réseau sémantique, c’est-à-dire d’interconnexions infiniment complexes entre des unités sémantiques rangées en catégories. Cette organisation des informations constitue un facteur essentiel d’économie de moyens et un facteur déterminant de l’efficacité des processus cognitifs en terme d’acquisition, de stockage, de rappel et de traitement des informations. La qualité de l’organisation des connaissances constitue un élément-clé de la performance et de l’expertise.
Les connaissances antérieures, qui constituent l’univers mental de chaque individu à un instant donné, sont déterminantes pour la qualité de l’intégration des savoirs nouveaux ; c’est elles qui permettent à l’étudiant de recevoir les nouvelles connaissances, de les décoder, de les comprendre, de les relier et de les intégrer à son propre réseau sémantique. L’enseignant doit s’efforcer d’identifier les connaissances antérieures qui risquent de perturber l’acquisition des nouvelles connaissances (notion d’objectif-obstacle), pour les aborder explicitement (situations-problèmes).
La dimension émotionnelle participe au réseau sémantique, elle constitue ce que l’on appelle la mémoire épisodique. Les paramètres d’ordre affectif qui sont associés aux apprentissages constituent des facteurs non négligeables de son efficacité. Certains de ces paramètres sont provoqués par l’enseignant, qui doit en avoir conscience et savoir les utiliser.