XXXI CONGRÈS – AIX-en-PROVENCE, France –

LA NOTION DE BESOINS EN FORMATION MEDICALE
P. REYES, J.L. BERNARD
Institut de Formation et de Recherche sur l’Apprentissage de la Médecine (IFRAM), Marseille, France.

jeudi 20 – vendredi 21 septembre 2001

La notion de « besoins » est souvent invoquée en formation médicale. La banalité du terme conduit facilement à oublier la complexité et les imprécisions du concept, et la problématique qu’il représente.

D’abord considéré comme un simple déficit qu’il convient de repérer puis de corriger d’une manière « homéostatique », selon une logique de réduction des tensions (soif d’apprendre&Mac240; nourriture cognitive), le besoin a été confronté à l’approche psychanalytique (expression de pulsions élémentaires&Mac240; dévoilement), puis comportementaliste qui, la première, a relié besoin et apprentissage (association et conditionnement – renforcement positif). La diversité des besoins, leurs dépendances et leur organisation hiérarchisée dans une perspective de développement de soi a constitué l’apport de MASLOW (pyramide des besoins). Le rôle du facteur social (regard d’autrui) a été souligné par les travaux de psychologie sociale comme étant un élément essentiel de la motivation (besoin d’accomplissement). Les notions de but et de motivation sont ainsi venus élargir la problématique du besoin.

Au cours des 3 dernières décennies, la psychologie cognitive a développé cette réflexion en introduisant les notions de motivation intrinsèque et extrinsèque, enrichies récemment par CARRE qui les a associées à celles d’apprentissage et de participation (tableau motivationnel). L’engagement d’un sujet dans un processus de formation peut être considéré comme la résultante de plusieurs motifs, chaque motif correspondant à un instant donné au rapport qu’établit la personne avec une dimension de l’apprentissage (cognitive, affective, professionnelle, économique…). Le caractère multidimensionnel et évolutif de la motivation dans le temps et pour chaque sujet invite à relativiser le postulat de la pertinence de l’identification des besoins de formation d’un groupe d’individus et même d’un individu. Ce questionnement s’applique aussi aux démarches institutionnelles dans leur définition des priorités, des cadres réglementaires et budgétaires des programmes officiels de formation médicale.

Les relations entre les différents niveaux de besoins (institutionnels et personnels des praticiens), leur niveau de dépendance, de cohérence, de synergie s’inscrivent dans un nouveau champ de recherche à explorer, celui des rapports à la formation qu’entretient tout médecin et futur médecin.