AIX-en-PROVENCE, France – XXXI CONGRÈS
jeudi 20 – vendredi 21 septembre 2001

L’APPRENTISSAGE DU GESTE EN CHIRURGIE PEDIATRIQUE.
J.M. GUYS
Département de Chirurgie Pédiatrique, Hôpital pour Enfants de la Timone, Marseille, France.

« Il ne viendrait à l’idée de personne de croire que l’on puisse faire un excellent médecin sans qu’avant l’apprentissage de leur spécialité on leur aurait fait subir un entraînement intellectuel intense »: P. Camusa (1958).

L’apprentissage du geste est alors proposé… pour les ouvriers textiles.

Le chirurgien lui n’a aucun programme de formation gestuelle. Rapidité du mouvement, finesse du toucher, précision du geste, sûreté et indépendance des deux mains sont enseignés encore sur les « tas » dans une sorte de compagnonnage et de façon différente selon les individus formateurs, reposant ainsi presque exclusivement sur le « béhaviorisme ».

L’essor de l’informatique et les progrès technologiques ont permis de faire évoluer l’apprentissage en utilisant des méthodes pédagogiques basées aussi sur la réussite personnelle. Si ce modèle « constructiviste » est particulièrement adapté à un certain type d’apprentissage [« il m’a laissé devenir ce que je suis » disait Menuhin de son Maître], il ne peut entièrement s’adapter au geste médical. L’apprentissage du geste pose en effet deux questions majeures :
– l’une d’ordre éthique : quelles sont les bases minimales qu’un élève doit apprendre afin d’offrir ses soins,
– l’autre d’ordre plus pédagogique : quelle méthode, quel ensemble de méthodes peut-on utiliser ?
Prenant comme exemple concret les résultats d’un ECOS sur le lavage des mains en chirurgie, nous proposons quelques voies de recherche pour améliorer notre pratique d’enseignant du geste après plus de cent ans de piétinement en ergonomie chirurgicale.